domingo, mayo 28, 2006

Gaspard de la Nuit.

Obra pianística que nace de la tarea que realiza Maurice Ravel, para transformar en música unos versos de la obra en prosa de Aloysius Bertrand que lleva el mismo título, Gaspard de la Nuit.

Esta obra impresionista, es una de las cumbres del pianismo. Llamativa es su aparición en cualquier programa de concierto y su escucha siempre evoca ilimitadas sensaciones.

Este tríptico para piano, donde cada una de las piezas responde, por orden, a los título de Ondine, Le Gibet y Scarbo, fue compuesto en 1908, sobre unos poemas extraidos de la obra de Bertrand. El año siguiente fue estrenada por el pianista español Ricardo Viñes. Gran pianista, reconocido por toda europa por su interés en difundir la música moderna francesa y gran intérprete de la música española de la época.

La obra de Bertrand, bajo el título de Gaspard de la nuit, Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot, es un compendio de poemas en prosa, compuesta en 1842, donde el autor muestra una visión fantástica y pintoresca sobre la edad media.

A los poemas que Ravel puso música són,

Ondine, una ninfa que le aparece de las aguas a un humano. Pieza llena de colores y atmósferas casi acuáticas, plasma perfectamente, al igual que en sus Juegos de Agua, todo movimiento posible de este elemento en el que la ninfa surca sin parar.

Le Gibet, un condenado a la horca que asiste a su última puesta de sol. Ravel expone aquí un continuo repetir de la nota si bemol, unas cincuenta y dos veces exáctamente, a la manera de nota pedal, como presagio de la muerte en la horca.

Scarbo, pequeño gnomo diabólico y chistoso, que tiene su aparición en sueños y es portador de funestos presagios. Es la más enérgica de las tres, llena de ritmos frenéticos y rafagas apasionadas.

« Tandis qu'Ondine démontre avant tout le potentiel mélodique de Ravel et Le gibet son potentiel harmonique, dans Scarbo, l'auteur donne avant tout la mesure de sa maîtrise rythmique. Cet éblouissant morceau pianistique est moins une œuvre à prétentions expressives qu'un compendium de la technique moderne de clavier et des possibilités du virtuose actuel. » (Jules van Ackère, Maurice Ravel, 1957).


Esta obra es una obra que gira en torno a la muerte, como elemento temático para Bertrand. Ravel la compuso cuando su padre estaba gravemente enfermo y próximo a ella.

La virtuosidad requerida para la interpretación de esta pieza es evidente, además del componente pictórico y fantasioso que en ella rebosa aumenta, más si cabe, su dificultad.


Los poemas,


Ondine

« Écoute ! — écoute ! — c'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.
Écoute ! — écoute ! — mon père bat l'eau coassante d'une branche d'aulne verte, et mes sœurs caressent de leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne ! »
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse, décapitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.



Le Gibet

Ah! ce que j'entends, serait-ce la bise nocturne qui glapit, ou le pendu qui pousse un soupir sur la fourche patibulaire ?
Serait-ce quelque grillon qui chante tapi dans la mousse et le lierre stérile dont par pitié se chausse le bois ?
Serait-ce quelque mouche en chasse sonnant du cor autour de ces oreilles sourdes à la fanfare des hallalis ?
Serait-ce quelque escarbot qui cueille en son vol inégal un cheveu sanglant à son crâne chauve ?
Ou bien serait-ce quelque araignée qui brode une demi-aune de mousseline pour cravate à ce col étranglé ?
C'est la cloche qui tinte aux murs d'une ville, sous l'horizon, et la carcasse d'un pendu que rougit le soleil couchant.

Scarbo


La Chambre gothique

Oh! la terre, - murmurai-je à la nuit, est un calice embaumé dont le pistil et les étamines sont la lune et les étoiles ! »
Et, les yeux lourds de sommeil, je fermai la fenêtre qu'incrusta la croix du calvaire, noire dans la jaune auréole des vitraux.
Encore, - si ce n'était à minuit, - l'heure blasonnée de dragons et de diables! - que le gnome qui se soûle de l'huile de ma lampe !
Si ce n'était que la nourrice qui berce avec un chant monotone, dans la cuirasse de mon père, un petit enfant mort-né !
Si ce n'était que le squelette du lansquenet emprisonné dans la boiserie, et heurtant du front, du coude et du genou !
Si ce n'était que mon aïeul qui descend en pied de son cadre vermoulu, et trempe son gantelet dans l'eau bénite du bénitier !
Mais c'est Scarbo qui me mord au cou, et qui, pour cautériser ma blessure sanglante, y plonge son doigt de fer rougi à la fournaise !

Scarbo (1)

Que tu meures absous ou damné, marmottait Scarbo cette nuit à mon oreille, tu auras pour linceul une toile d'araignée, et j'ensevelirai l'araignée avec toi !
- Oh! que du moins j'aie pour linceul, lui répondais-je, les yeux rouges d'avoir tant pleuré, - une feuille du tremble dans laquelle me bercera l'haleine du lac.
- Non! - ricanait le nain railleur, - tu serais la pâture de l'escarbot qui chasse, le soir, aux moucherons aveuglés par le soleil couchant !
- Aimes-tu donc mieux, lui répliquai-je, larmoyant toujours, - aimes-tu donc mieux que je sois sucé d'une tarentule à trompe d'éléphant ?
- Eh bien, - ajouta-t-il, - console-toi, tu auras pour linceul les bandelettes tachetées d'or d'une peau de serpent, dont je t'emmailloterai comme une momie.
Et de la crypte ténébreuse de St-Bénigne, où je te coucherai debout contre la muraille, tu entendras à loisir les petits enfants pleurer dans les limbes. »

Le Fou

La lune peignait ses cheveux avec un démêloir d'ébène qui argentait d'une pluie de vers luisants les collines, les prés et les bois.
Scarbo, gnome dont les trésors foisonnent, vannait sur mon toit, au cri de la girouette, ducats et florins qui sautaient en cadence, les pièces fausses jonchant la rue.
Comme ricana le fou qui vague, chaque nuit, par la cité déserte, un oeil à la lune et l'autre - crevé !
« Foin de la lune! grommela-t-il, ramassant les jetons du diable, j'achèterai le pilori pour m'y chauffer au soleil ! »
Mais c'était toujours la lune, la lune qui se couchait, - et Scarbo monnayait sourdement dans ma cave ducats et florins à coups de balancier.
Tandis que, les deux cornes en avant, un limaçon qu'avait égaré la nuit cherchait sa route sur mes vitraux lumineux.

Scarbo (2)

Oh! que de fois je l'ai entendu et vu, Scarbo, lorsqu'à minuit la lune brille dans le ciel comme un écu d'argent sur une bannière d'azur semée d'abeilles d'or !
Que de fois j'ai entendu bourdonner son rire dans l'ombre de mon alcôve, et grincer son ongle sur la soie des courtines de mon lit !
Que de fois je l'ai vu descendre du plancher, pirouetter sur un pied et rouler par la chambre comme le fuseau tombé de la quenouille d'une sorcière.
Le croyais-je alors évanoui? le nain grandissait entre la lune et moi, comme le clocher d'une cathédrale gothique, un grelot d'or en branle à son bonnet pointu !
Mais bientôt son corps bleuissait, diaphane comme la cire d'une bougie, son visage blémissait comme la cire d'un lumignon, - et soudain il s'éteignait.


Dejaré una de las interpretaciones de esta obra que a mi más me sobrecogen, Arturo Benedetti Michelangeli al piano.



Gaspard de la Nuit, Ravel. A. B. Michelangeli.

3 comentarios:

Anónimo dijo...

Estimado Lui do Ruá:

Gracias por compartir esta extraordinaria música con todos nosotros

Lui do Ruá dijo...

De nada, siempre es un placer...


Las visitas siempre son gratas, un saludo!

Ernesto dijo...

me fascina gaspard de la nuit, que bueno que me recuerdes estas piezas que son un amor para toda la vida